#deuilpérinatal – le cadeau d’Arthur

Quand je tachais de soigner mon cœur après la perte de mon ange, ma psy m’a dit qu’un jour je verrais les cadeaux que ce petit être a laissé dans ma vie lors de son court passage sur terre.
Sur le coup, ces paroles-là m’ont révoltées.
Comment trouver de la beauté dans cette atrocité ? Comment continuer d’avancer et trouver du bon dans ce qui s’est passé ?
Tous les bienfaits du monde ne vaudront pas le sacrifice de mon fils, c’était bien trop cher payé.

C’est un exercice qui me coûte encore aujourd’hui, même après plus d’un an et demi de deuil, même après Gigotine.

Cependant, avec l’apaisement vient la réflexion et je suis fière aujourd’hui d’entrevoir quelques lueurs dans cette pourriture.

Mes enfants pour commencer.
Gigotine et Tourbillon sont les amours de ma vie. Je leur donne tout ce que j’ai, et plus encore. J’aime à croire que je suis maintenant plus patiente, et plus apte à leur offrir tout l’amour et la bienveillance qu’ils méritent. Je mesure à quel point les voir grandir est un miracle.

La perte d’Arthur m’a aussi apporté des certitudes sur mon couple. Je sais maintenant à quel point nous nous aimons et combien nous sommes forts tous les deux.

J’ai aussi été touchée par la douceur dont nos proches ont fait preuve. Dans cet article, je parle des amis, mais il ne faut pas oublier nos familles, bouleversés par la perte d’Arthur. Et oui ! Il ne s’agit pas que de nous, d’autres personnes attendaient aussi impatiemment un petit-fils ou un neveux. Dans cette douleur, nous n’étions pas seuls.

Bien entendu, nous avons aussi perdu des gens en route. Ceux qui ont été maladroits, ceux qui n’ont pas compris, ceux qui ne se sentaient pas concernés, ceux qui n’ont pas pris le temps de nous envoyer leurs pensées.
Bon.
Aujourd’hui, je me dis que c’est comme ça, c’est pas grave.
Si les gens ne se soucient pas de nous, alors ne nous soucions pas d’eux.
La vie nous fait perdre beaucoup, et si certaines pertes sont trop lourdes à porter, d’autres en revanche ne sont que secondaires.
Vivre un tel drame nous aide vraiment à relativiser par la suite !

Sur son court chemin, Arthur a répandu la lumière et l’amour dans nos vies. Grâce à lui, je remercie chaque soir la vie d’être à nouveau dans ma maison et de m’avoir permis de passer une journée de plus auprès des gens que j’aime.